L’essentiel de la lutte contre le blanchiment
Du cadre légal à la construction du dispositif anti-blanchiment.
- Maîtriser les nouvelles obligations en matière de vigilance et de contrôle.
- Identifier l’ensemble des zones et des facteurs de risque.
- Éviter toute mise en jeu de la responsabilité bancaire.
À l’issue de la formation, vous serez en mesure de maîtriser les fondamentaux pour mettre en place un dispositif anti-blanchiment efficace.
- Compliance Officers et responsables juridiques.
- Toute personne en charge de l’élaboration et de l’exécution des procédures de lutte contre le blanchiment.
- Collaborateurs juniors.
Organisateur accrédité par la FSMA – N° d’accréditation : 500036A – 7 points par jour et par l’IEC – N° d’accréditation B0664/2019-05.
Maîtriser le cadre légal de la lutte anti-blanchiment et recenser les pratiques de blanchiment les plus fréquentes
- La 4è directive anti-blanchiment.
- Le développement des meilleures pratiques : GAFI, OCDE …
- Cerner les difficultés d’interprétation et d’application dans les banques.
- Éviter les sanctions : les responsabilités en cas de manquement à ses obligations de prévention, la déclaration de soupçon et les responsabilités civile et pénale.
- L’immunité civile, pénale et disciplinaire en cas de déclaration de soupçon effectuée de bonne foi.
Étude de cas : passage en revue des points faibles les plus courants.
Étude de cas : analyse commentée d’un schéma traditionnel de blanchiment et de montages financiers suspects.
Bâtir et pérenniser un dispositif de lutte contre le blanchiment
- Rapports avec la Cellule de Traitement des Informations Financières (CTIF).
- Améliorer la coopération entre auditeurs internes, contrôleurs, Compliance Officers…
- Définir un plan de formation.
Choisir une organisation efficace pour déceler les risques
- Définir des procédures internes.
- Construire un dispositif de détection et de surveillance.
- La procédure d’escalade.
- La mise en place d’un suivi.
- Les outils et les techniques d’investigation.
- Mettre en place des interfaces entre la banque et les autorités.
Identifier les clients et les types d’opérations à surveiller
- Know Your Customer (KYC).
- Profil et typologie des clients suspects.
- Repérer les opérations nécessitant un niveau de vigilance élevé.
- Le cas des opérations complexes.
- Établir une déclaration de soupçon : étapes à suivre, sanctions en cas d’omission.
Exercice d’application : les contrôles à effectuer lors d’une ouverture de compte.
Équipe pédagogique :
Un consultant expert de la thématique et une équipe pédagogique en support du stagiaire pour toute question en lien avec son parcours de formation.
Techniques pédagogiques :
Alternance de théorie, de démonstrations par l'exemple et de mise en pratique grâce à de nombreux exercices individuels ou collectifs. Exercices, études de cas et cas pratiques rythment cette formation.
Pour les sessions en distanciel, notre Direction Innovation a modélisé une matrice pédagogique adaptée pour permettre un apprentissage et un ancrage mémoriel optimisés.
Cette matrice prévoit une alternance de temps de connexion en groupe et de séquences de déconnexion pour des travaux de mise en pratique individuels.
Ressources pédagogiques :
Un support de formation présentant l'essentiel des points vus durant la formation et proposant des éléments d'approfondissement est téléchargeable sur votre espace apprenant.
Retrouvez également des ressources complémentaires ainsi que les quiz amont/aval sur notre plateforme dédiée.
La lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) est un enjeu majeur pour les institutions financières. Au-delà de la conformité réglementaire, il en va de leur réputation et de leur responsabilité sociétale. La Belgique s’est dotée d’un dispositif anti-blanchiment complet et exigeant, qui impose aux acteurs financiers de nombreuses obligations de vigilance et de contrôle. Retour sur les fondamentaux de ce cadre légal et réglementaire.
Le cadre légal et réglementaire de la lutte anti-blanchiment en Belgique
Revenons tout d’abord sur ce qu’est le blanchiment de capitaux. Il s’agit du processus par lequel des fonds d’origine illicite sont introduits dans l’économie légale, par le biais de techniques visant à masquer leur provenance. Le blanchiment permet ainsi aux criminels de jouir de leurs profits sans éveiller les soupçons. Il alimente la criminalité organisée, la corruption ainsi que la fraude fiscale et peut aussi servir à financer le terrorisme.
Pour combattre ce système, la Belgique a transposé dans son droit national la 4e directive européenne anti-blanchiment (directive 2015/849), via deux textes clés :
- La loi du 18 septembre 2017 relative à la prévention du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme et à la limitation de l’utilisation des espèces. Elle impose des obligations de vigilance à un large éventail d’entités : banques, assureurs, notaires, avocats, comptables ou encore agents immobiliers.
- Le règlement BNB du 21 novembre 2017 relatif à la prévention du BC/FT précise les attentes de l’autorité de contrôle du secteur financier.
Quel est le rôle de la Banque Nationale de Belgique dans la lutte contre le blanchiment ?
Ces textes placent la Banque Nationale de Belgique (BNB) en première ligne pour contrôler le respect des obligations anti-blanchiment par les institutions financières.
La BNB mène son action de concert avec la CTIF (Cellule de Traitement des Informations Financières), l’autorité centrale de renseignement financier chargée de recueillir et d’analyser les déclarations de soupçons.
La FSMA (Financial Services and Markets Authority) est également impliquée pour les acteurs dont elle assure le contrôle.
Les sanctions en cas de manquement à la réglementation anti-blanchiment peuvent être lourdes :
- Sanctions administratives : avertissements, blâmes, amendes, interdictions professionnelles, etc.
- Sanctions pénales : peines de prison et amendes pour les infractions de blanchiment (jusqu’à 5 ans et 1,2 million €), mais aussi pour les manquements aux obligations de vigilance et de déclaration.
- Responsabilité civile : dommages et intérêts en cas de préjudice causé par un défaut de vigilance.
À noter : la loi prévoit une immunité pour les déclarants de bonne foi. Les lanceurs d’alerte bénéficient aussi d’une protection contre les représailles.
Comment construire un dispositif anti-blanchiment efficace au sein de son entreprise ?
Concrètement, comment les institutions financières belges peuvent-elles se prémunir contre les risques de blanchiment ? Tout commence par une solide évaluation des risques BC/FT, en fonction de plusieurs critères :
- Le type de clientèle (particuliers, entreprises, PPE, etc.)
- Les produits et services proposés (comptes, crédits, assurance-vie, etc.)
- Les canaux de distribution (en face à face, à distance, etc.)
- Les zones géographiques d’activité.
Chaque risque identifié est pondéré selon sa fréquence et son impact potentiel. Cette cartographie des risques permet de définir des mesures de vigilance graduées et proportionnées. À risque faible, des procédures simplifiées ; à risque élevé, des contrôles renforcés.
Les principes à suivre pour construire un dispositif proportionné aux risques identifiés
Ces procédures s’articulent autour de quelques grands principes :
Connaissance du client (KYC : Know Your Customer)
- Identification du client et vérification de son identité lors de l’entrée en relation ou du dépassement de certains seuils
- Identification du bénéficiaire effectif (la personne qui contrôle le client ou pour le compte de laquelle la relation est établie)
- Recueil d’informations sur l’objet et la nature de la relation d’affaires
Vigilance constante
- Suivi continu des relations d’affaires et des opérations
- Mise à jour régulière des données client
- Détection des opérations atypiques ou suspectes
Déclaration des soupçons à la CTIF, sur la base de critères objectifs (montants inhabituels, incohérences...) et subjectifs (doutes sur la licéité de l’opération)
Conservation des documents justificatifs pendant 10 ans.
Quels sont les facteurs clés de succès du dispositif ?
Pour être efficace, ce dispositif doit être porté à tous les niveaux de l’entreprise. Cela passe par :
- Une implication forte de la direction et des organes de surveillance (conseil d’administration, comité d’audit, etc.) ;
- Une fonction Conformité indépendante, dotée de ressources suffisantes et d’un accès direct à la direction, chargée de superviser le dispositif ;
- Une sensibilisation de l’ensemble du personnel aux enjeux de la LBC/FT, via des formations initiales et continues ;
- Une culture d’entreprise qui valorise la conformité et l’éthique.
Enfin, la coopération est essentielle, tant en interne (entre Conformité, Audit, Opérations...) qu’avec les autorités de contrôle. Des échanges réguliers avec la BNB et la CTIF permettent de clarifier les attentes, d’identifier les bonnes pratiques et de traiter rapidement les cas suspects.
La gestion des risques dans la pratique
Dans leur activité quotidienne, les institutions financières doivent exercer une vigilance particulière sur certaines catégories de clients et d’opérations présentant des risques accrus de BC/FT :
- Les « PPE » (personnes politiquement exposées), qui exercent ou ont exercé d’importantes fonctions publiques : membres de gouvernements, parlementaires, hauts responsables d’entreprises publiques, etc. Du fait de leur influence, elles sont plus exposées à la corruption. Les relations d’affaires avec des PPE doivent être approuvées par la direction, et leurs opérations surveillées de près.
- Les clients et opérations présentant un lien avec des pays à haut risque (pays sous sanctions, non coopératifs en matière fiscale, à forte criminalité, etc.).
- Les opérations complexes, inhabituelles ou sans justification économique évidente, comme certains montages financiers transfrontaliers.
Les outils de surveillance se sont sophistiqués ces dernières années. Les solutions de filtrage permettent de détecter automatiquement les PPE et les personnes sous sanctions. Des outils de profilage établissent le comportement transactionnel habituel des clients, pour mieux repérer les anomalies.
L’intelligence artificielle est aussi de plus en plus utilisée pour affiner la détection, en analysant une multitude de données internes et externes (Big Data).
Lorsqu’une transaction suspecte est détectée, elle doit être rapidement analysée et documentée par le Service Conformité. S’il confirme le soupçon, il effectue une déclaration à la CTIF via un canal sécurisé, en principe dans les 30 jours.
Cette déclaration est confidentielle : le client ne doit pas être informé pour ne pas compromettre une éventuelle enquête. Enfin, les pièces relatives à la transaction doivent être conservées pendant 10 ans pour les besoins des autorités.
Plus qu’une contrainte réglementaire, la LBC/FT doit être intégrée à la culture d’entreprise et au sens des responsabilités de chacun. C’est à ce prix que les acteurs financiers belges pourront préserver leur intégrité et répondre aux attentes croissantes de la société en matière de conformité et d’éthique.
Il s’agit donc d’un défi permanent pour les institutions financières belges, qui requiert un dispositif complet et robuste. Notre formation “L’essentiel de la lutte contre le blanchiment” pose les bases pour que vous mettiez en place une solide analyse des risques, des procédures efficaces, une meilleure formation de vos collaborateurs et une coopération étroite avec les autorités.